Air France-KLM, sauvé de la faillite par les États français et néerlandais pendant la pandémie, semble être sorti de la zone de turbulence. Les résultats financiers du troisième trimestre sont exceptionnels, marquant le meilleur été de l’histoire du groupe. Le bénéfice d’exploitation atteint 1,34 milliard d’euros, enregistrant une hausse de 31 %. Le chiffre d’affaires s’élève à 8,66 milliards d’euros, avec une augmentation de 6,8 %, et la marge de l’entreprise atteint un record à 15,5 %.
Ces performances exceptionnelles s’inscrivent dans la continuité des résultats positifs réalisés au premier semestre, avec des bénéfices de 1,19 milliard d’euros, dépassant largement les 728 millions d’euros de l’exercice précédent.
L’ensemble des entités du groupe a contribué aux bénéfices, notamment grâce à la période estivale. Air France reste la principale source de cash, tandis que KLM est redevenue la plus rentable avec une marge de 15,7 % et 539 millions d’euros de résultat d’exploitation. La filiale low-cost Transavia affiche également une marge record de 18,5 %, avec 188 millions d’euros de bénéfices.
Le nombre des passagers de Air France-KLM est en hausse
Les facteurs qui expliquent cette amélioration spectaculaire sont la baisse des cours du pétrole et un effet de change positif qui ont permis d’absorber l’augmentation des coûts due à l’inflation et aux hausses de salaire. De plus, le groupe a enregistré une augmentation de la demande des passagers et a réussi à augmenter ses recettes par passager, notamment grâce à des hausses de tarif (+ 1,8 %). Au cours du troisième trimestre, le groupe a déployé 6 % de sièges en plus par rapport à 2019, atteignant ainsi 94 % du niveau pré-pandémique. Le taux de remplissage des avions a également augmenté, atteignant 90 %.
Malgré ces résultats positifs, le titre d’Air France-KLM a été chahuté à la Bourse de Paris. Les investisseurs semblaient attendre davantage et s’inquiétaient du développement et de l’impact de la guerre en Israël, qui a déjà conduit à la suspension de quatre destinations pour des raisons géopolitiques. Bien que la compagnie aérienne ait remboursé les aides de l’État pendant la période de la pandémie, elle reste endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, ce qui pourrait compliquer le renouvellement de sa flotte et ses projets de croissance externe, tels que l’acquisition de 19,6 % de la compagnie scandinave SAS. En fin de septembre, Air France a annoncé son intention d’acheter au moins 50 avions Airbus A350 pour moderniser la flotte de long-courriers d’Air France.