Lors d’un déplacement éclair en Israël, le 18 octobre dernier, le président Biden s’est exprimé sur le conflit aux côtés du Premier ministre Netanyahu. A cette occasion il a notamment qualifié l’attaque du Hamas de « mal à l’état pur ». « Plus de 1 000 civils massacrés – pas seulement tués, massacrés – en Israël. » avait-il ajouté lors de sa conférence de presse.
Une allocution fourre-tout : Vladimir Poutine et le Hamas comparés
De retour à Washington, Joe Bien a souhaité s’exprimer à nouveau, cette fois dans un cadre plus formel. Dans une adresse solennelle à la nation depuis la Maison-Blanche, le président Joe Biden a tracé un lien direct entre la sécurité nationale américaine et la stabilité en Ukraine et en Israël. Comparant les menaces posées par le groupe terroriste islamique du Hamas et le président russe Vladimir Poutine, il a déclaré que ces acteurs cherchent à « anéantir complètement une démocratie voisine ». Biden a insisté sur le fait que la réussite de l’Ukraine et d’Israël est « vitale pour la sécurité nationale américaine » et a annoncé qu’il demanderait au Congrès de financer « en urgence » une aide à ces deux nations, qualifiées de « partenaires essentiels ».
Une enveloppe d’urgence de 100 milliards pour l’Ukraine, Israël, Taïwan, et la crise migratoire à la frontière avec le Mexique.
Pour le président des Etats-Unis, Joe Biden l’investissement dans ces régions représenterait un « investissement intelligent » qui apporterait davantage de sécurité aux Américains « pour des générations ». Selon des sources proches des discussions, la Maison-Blanche envisage de demander une enveloppe de 100 milliards de dollars pour l’Ukraine, Israël, Taïwan, et la crise migratoire à la frontière avec le Mexique.
Le président américain a également fait écho à la violence interne aux États-Unis, soulignant l’augmentation des incidents antisémites et islamophobes en réaction aux conflits au Moyen-Orient. Il a fermement condamné l’antisémitisme et l’islamophobie, affirmant aux communautés touchées : « Vous êtes des nôtres (…) Vous êtes Américains ».
Biden a souligné l’importance des alliances américaines, déclarant que « la direction que donne l’Amérique maintient la cohésion du monde. Les alliances de l’Amérique sont ce qui nous maintient, nous Américains, en sécurité. » Cependant, il a également exprimé sa préoccupation concernant les divisions politiques internes, notamment au Congrès, où la destitution d’un « speaker » a paralysé l’institution, empêchant l’adoption de nouvelles législations.
« Ce sont deux conflits distincts, et il serait erroné de tirer parti du soutien apporté à Israël dans le but d’obtenir une aide supplémentaire pour l’Ukraine ».
Dans un contexte de polarisation politique, la demande de financement d’urgence de Biden pourrait rencontrer des résistances. Huit républicains, menés par le sénateur du Kansas Roger Marshall, ont exprimé leur opposition à la combinaison de l’aide à l’Ukraine et à Israël dans la même législation. Ils ont écrit dans une lettre : « Ce sont deux conflits distincts et non liés, et il serait erroné de tirer parti du soutien apporté à Israël dans le but d’obtenir une aide supplémentaire pour l’Ukraine afin de franchir la ligne d’arrivée ».
L’allocution du président américain fait écho à un contexte international complexe, où chaque pays tente de positionner ses pions stratégiquement. À titre comparatif, la politique extérieure de la France, semble tenter plus ou moins bien une approche diplomatique vis-à-vis des crises en Ukraine et au Moyen-Orient. Alors que Biden sollicite un financement d’urgence pour soutenir militairement Israël et l’Ukraine, la France souhaiter miser sur le dialogue dans le cadre du format Normandie pour la crise ukrainienne et plaide pour une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. La position de la France vis-à-vis de la Russie contraste également avec les attaques directes contre Poutine par Biden.