La croissance économique de la France a ralenti au troisième trimestre 2023, avec une progression de 0,1 % du Produit Intérieur Brut (PIB), selon une première estimation de l’Insee. Cela marque un net ralentissement par rapport à la croissance de 0,6 % enregistrée au deuxième trimestre. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a salué, auprès de l’AFP, cette performance en soulignant que l’économie française « se tenait » au troisième trimestre.
L’inflation est passée de 4.9% à 4%
Le ralentissement de la croissance économique intervient dans un contexte où le pays sort progressivement de ce que le ministre a qualifié de « crise inflationniste« . En effet, l’inflation en France a nettement ralenti en octobre par rapport à septembre, passant de 4,9 % à 4 % sur un an. Cette baisse de l’inflation s’explique par le ralentissement des prix de l’énergie, de l’alimentation, et dans une moindre mesure, des produits manufacturés. Cependant, les prix des services ont légèrement accéléré. Sur un mois, les prix à la consommation ont augmenté de 0,1 % en octobre 2023, après une baisse de 0,5 % en septembre.
Bruno Le Maire a souligné que pour qu’une croissance solide puisse se maintenir, il est essentiel de se débarrasser définitivement de l’inflation. Il a affirmé que la France était en train de sortir de la « crise inflationniste » grâce à la politique économique du gouvernement, qui a protégé les ménages français des taux d’inflation à deux chiffres pendant plusieurs mois.
La consommation des ménages est en hausse de 0,2 %
La consommation des ménages a été un facteur clé dans le maintien de la croissance. Elle a connu un léger rebond de 0,2 % en septembre, principalement en raison d’une hausse des achats de produits alimentaires (+1,2 %). Cependant, en comparaison à septembre 2022, la consommation alimentaire est encore inférieure de 3,9 %. Malgré ces chiffres encourageants, les économistes interrogés anticipaient en moyenne une hausse de 0,4 % des dépenses des ménages en septembre.
En parallèle, les investissements des entreprises ont continué à croître, augmentant de 1,5 %. Cependant, les exportations ont chuté de 1,4 %, réduisant la contribution du commerce extérieur à la croissance. La production manufacturière a baissé de 0,3 %, et celle des services marchands a ralenti à 0,3 %.
Pour l’ensemble de l’année 2023, l’Insee prévoit une croissance de 0,9 %, une prévision identique à celle de la Banque de France, bien que légèrement en deçà de celle du gouvernement (+1 %). Malgré ces chiffres encourageants, le gouvernement doit faire face à des défis économiques, notamment une dette publique de plus de 3 000 milliards d’euros et un déficit public non conforme aux critères de Bruxelles. Les taux d’intérêt élevés décidés par la Banque centrale européenne (BCE) pour lutter contre l’inflation commencent également à peser sur l’activité économique, y compris dans le secteur de l’immobilier. Enfin, l’incertitude liée au conflit au Proche-Orient pourrait également influencer les perspectives économiques de la France. Une extension du conflit dans cette région pourrait avoir un impact significatif sur l’économie française. En conséquence, le gouvernement surveille de près l’évolution de ces facteurs et doit maintenir une approche prudente pour favoriser une reprise économique durable.