Éléments déterminants lors des élections, les instituts de sondage sont utilisés à tout va, sans pour autant que le grand public sache comment ils fonctionnent.
Alors que leur influence et leurs méthodes sont complexes, quel est le fonctionnement des instituts de sondage, et comment interpréter les résultats de leurs enquêtes ?
- Histoire des instituts de sondage
Un institut de sondage est une société de droit privé qui réalise des études d’opinion, sur divers sujets et pour différents acteurs. Provenant des États-Unis, plus précisément de George Gallup, les entreprises de sondage ont acquis leur légitimité lors de l’élection de Roosevelt en 1936. En effet, l’institut Gallup était alors le seul à donner Roosevelt gagnant avec 56 % des voix (il gagna finalement avec 60 % des voix).
Le sondage, défini comme une méthode statistique visant à évaluer les proportions de différentes caractéristiques d’une population à partir de l’étude d’une partie seulement de cette population, appelée échantillon, se veut légitime grâce, d’une part, à l’outil mathématique utilisé afin de mener cette enquête d’opinion, et d’autre part puisqu’il mesure l’opinion publique en tant qu’opinion de la major pars, la majorité.
Désormais, les instituts de sondage servent de fond de débat aux médias. En effet, au cours de la campagne présidentielle de 2022, combien d’émissions politiques se sont contentées de débattre sur les résultats journaliers des sondages, jouant au pourcentage près, au lieu d’analyser les programmes des candidats et d’informer les citoyens ?
Or, on a pu le constater, les derniers résultats des sondages sortis avant le second tour de l’élection présidentielle se sont majoritairement trompés : seuls deux (Ipsos et OpinionWay) avaient (presque) vu juste, tandis que tous les autres donnaient Emmanuel Macron gagnant avec au moins 3 points de moins.
- Fonctionnement et utilité
Les instituts de sondage utilisent la méthode des « quotas », c’est-à-dire qu’ils interrogent des échantillons représentatifs de la population en termes socio-démographiques. D’autres caractéristiques peuvent entrer en compte, comme la religion, le sexe ou encore le salaire.
Par exemple, concernant les sondages liés à l’élection présidentielle, la plupart des enquêtes étaient réalisées avec des échantillons allant d’environ 1000 à 2000 personnes interrogées.
Servant avant tout à informer une entreprise ou une entité étatique sur la réaction qu’auraient les citoyens/clients vis-à-vis d’une réforme ou de la mise en vente d’un nouveau produit, les sondages ont aussi une place prépondérante lors des élections démocratiques. Ils ont alors pour fonction de tenter de déterminer, à l’avance, les résultats, mais aussi d’apercevoir les tendances et évolutions des voix qui iraient à tel ou tel candidat.
Néanmoins, on a remarqué que les résultats de ces sondages peuvent être délétères. En effet, si un institut de sondage donne perdant un candidat, l’électeur sera moins tenté de voter pour lui puisqu’il aurait moins de chance de gagner l’élection. D’où la descente inexorable d’un candidat dans les sondages dès qu’il n’est pas donné comme adversaire crédible lors d’une élection.
Sources :
