[Billet de blog]
“Merci qui ?” titre Libération. Au surlendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, les critiques font rage. 58 % des Français l’ont élu, mais 30 % d’entre eux, selon les sondages, n’ont pas voté pour lui par conviction, mais pour faire barrage à l’autre. L’autre, c’est Marine Le Pen, celle qui s’est fait passer pour quelqu’un de gauche pendant 2 semaines, en criant au populisme, tout en voulant diviser les cultures avec une interdiction contre le voile. Dans une démocratie où seuls 2 candidats sont qualifiés pour le 2nd tour, alors qu’ils sont 3 à avoir atteint les 20 %. Emmanuel Macron est clairement mal élu, que ce soit dans les chiffres (il a le plus mauvais score en pourcentage des inscrits depuis Pompidou en 1969, alors qu’il y avait eu la crise du 8 mai 1968), mais il est mal élu également dans l’opinion publique (60 % des Français voudraient une cohabitation lors de l’élection législative). Point honorable, il est le premier président à être réélu sous la forme du quinquennat. Sa défaite dans les outremers lors du second tour est aussi un point d’honneur, sur sa place de président mal élu. La question de l’abstention et du vote blanc a encore joué dans cette élection. Ça tombe bien, puisqu’Emmanuel Macron a évoqué dans son discours post-résultats qu’il prendra en compte, dans son programme, ces personnes qui ne se sont pas déplacées. Il avait aussi déclaré qu’il serait prêt à discuter d’une intronisation du vote blanc lors de sa mini-campagne électorale.
Remédier à cela, c’est évidemment penser que les résultats des législatives ne donnent pas une majorité à LaREM et ses alliés. Mais il faut, encore une fois, espérer une coalition. Soit de la gauche, qui n’a déjà pas fonctionné pour la présidentielle (de plus, les premières railleries entre les candidats commencent : alors que Roussel appelle à rejoindre l’Union Populaire, Jadot critique la méthode de Mélenchon). Soit du côté de la droite, les partisans peuvent espérer une « union de la droite » que proclame Zemmour, mais le Rassemblement National a déjà commencé à critiquer les propos de l’ancien polémiste sur la défaite de Marine Le Pen. Du côté des Républicains, la chasse à ceux qui veulent partir a déjà commencé lors d’une réunion hier, et Jacob a déclaré qu’il exclurait chaque LR qui entrerait au gouvernement.