[Billet de blog] Le concurrent qui ne figurait pas parmi les favoris, dans une course effrénée, la tortue ne s’est finalement pas imposée face aux favoris depuis le début de la campagne présidentielle.
Le candidat de l’Union Populaire a encore amélioré son score lors de cette élection présidentielle avec 21.95% des voix. 400 000 voix d’écart avec sa concurrente que tout lui oppose, Marine Le Pen, qui finit deuxième avec 23.15%. Emmanuel Macron, comme il était prévu depuis les premiers sondages, a écrasé les scores en frôlant les 28%.
A l’annonce des résultats, les candidats défilent en lisant des discours préalablement écrits. Jean-Luc Mélenchon entre sur scène au Cirque d’Hiver à 20h40. Ses soutiens se tiennent à côté de lui : le directeur de campagne Manuel Bompard, l’eurodéputé Younous Omarjee et la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot, contrairement aux autres candidats que l’on a vus, seuls, prononcer des discours peu limpides. L’orateur se lance dans un discours de 9 minutes rempli de ferveur et d’émotion, où il incorpore des figures de style qui lui sont propres. Les regards étaient fixés sur chacun de ses mots en partant de sa journée avec son vote, le matin même à Marseille, jusqu’à la finalité de son discours : “Ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen, je le répète pour que ce soit bien compris, il ne faut pas donner une seule voix à Marine Le Pen”.
Cette semaine, une consultation aura lieu comme en 2017 : les partisans auront le choix entre le bulletin d’Emmanuel Macron, l’abstention ou le vote blanc.
Cette campagne pour l’Union Populaire fut pleine de rebondissements : en premier lieu la candidature annoncée de Jean-Luc Mélenchon le 8 novembre 2020, proposée à condition de réunir 150 000 parrainages citoyens, parrainages qu’il obtiendra en quelques semaines. Puis le lancement officiel de la course à l’Elysée avec les premiers sondages. Selon les estimations des votes des français à cette époque, il semblait impossible de revenir au score de 2017, puisque les sondages annonçaient entre 9 et 10%. Au fur et à mesure des débats, que ce soit avec Zemmour ou d’autres, des prises de position sur la crise liée à l’invasion russe en Ukraine, des ralliements de personnalités publiques et politiques, Jean-Luc Mélenchon grattera point après point dans les sondages, pour finalement atteindre les 20% à 20 heures selon les estimations. Mais tout au long de la soirée, après les dépouillements qui se suivent un par un, les résultats s’affinent et montrent une dynamique qui pousse le candidat “insoumis” à se rapprocher du score de Marine Le Pen. La pression et l’espoir pour les militants grimpera, jusqu’à ce qu’ils doivent s’avouer vaincus à seulement 400 000 voix. Certains évoqueront les « si », en impliquant les différents partis politiques qui auraient pu rejoindre la France Insoumise pour assurer une place à la gauche au second tour, mais l’autre extrême pourrait évoquer le même ressenti.
Le combat des convictions de La France Insoumise continue. Les législatives approchent et la France Insoumise peut s’imposer comme un vrai leader, en se montrant force de proposition pour convaincre les autres partis de les rejoindre. Le Parti Socialiste, Europe Ecologie Les Verts, le Parti communiste tenteront-ils cette nouvelle aventure ? Ont-ils vraiment le choix ? Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Fabien Roussel ont fini à moins de 5%, les frais de campagne ne seront pas remboursés. Les alliances joueront un rôle essentiel.
Mais cette campagne sonne le glas pour Jean-Luc Mélenchon. Le député prendra cet automne la direction de la Fondation La Boétie. Cette fondation est étroitement liée avec la France Insoumise puisqu’elle sert de think tank au parti. Selon des proches dans le Parisien, Jean-Luc Mélenchon resterait au premier plan en politique, uniquement si Marine Le Pen s’impose le 24 avril. Ils ajoutent que dans ce cas de figure, il pourrait briguer un nouveau mandat à l’Assemblée nationale « pour mener la bataille politique ».