Lucas Pouille a dominé Chun-Tsing Tseng (5-7, 6-3, 6-0) au 2ème tour des qualifications et rejoint le tour final pour entrer dans le grand tableau. Voici le résumé de sa conférence de presse.
La saga continue ? On a envie d’appeler ça une saga, une belle aventure.
Oui c’est vrai que c’est un belle aventure. En arrivant sur le tournoi, j’avais très peu de certitudes mais le niveau est là, l’attitude aussi, c’est le plus important. Je me bats sur chaque point, c’est extrêmement positif, c’est ce qui m’a permis de m’en sortir aujourd’hui.
C’était plein à craquer, une ambiance extraordinaire !
Oui ce court est assez particulier, on a l’impression qu’il a toujours existé à Roland. Les gens sont comme des fous, on m’a montré une photo à la sortie du match du monde qui essayait de rentrer sur le terrain, c’est incroyable… Ca faisait longtemps que je n’avais pas vécu de qualif de Grand Chelem, et sur le terrain, je n’avais même pas l’impression d’être en qualifs !
Il y a une vraie montée en puissance dans ce match ?
Je commence un peu doucement, je fais un premier jeu un peu moyen. Je le laisse un peu trop jouer. Je n’arrive pas à être assez agressif, notamment sur ses jeux de service où je suis assez loin pour retourner. Et à partir du début du second j’ai essayé d’être plus entreprenant, j’ai frappé plus fort avec mon coup droit, j’ai retourné de plus près aussi, ça l’a mis sous pression. J’ai vraiment augmenté mon niveau jeu après jeu et ça c’était génial !
Dans la reconstruction que vous enclenchez ici, est-ce qu’il y a encore un peu de place pour la notion de plaisir ?
C’est la priorité tous les jours. Prendre du plaisir. Avant le tournoi, il y a une journée ou j’ai replongé un peu dans le négatif, à trop me juger. Enzo et Eric m’ont pris après l’entrainement et m’ont ouvert les yeux en me disant que je jouais très bien. Maintenant il faut être positif, prendre du plaisir. Ca arrivera à nouveau, avec la pression des tournois on peut avoir tendance à oublier ça, mais la priorité c’est le plaisir au quotidien, ça c’est certain.
Vous sentez que votre histoire a touché les gens, quelque part ?
Je ne sais pas si elle les a touchés particulièrement. J’ai toujours eu des gens qui m’ont soutenu ici à Roland, un public super entreprenant, qui me poussait, qui m’encourageait. Mais c’est vrai que ça me touche que dans les qualifs il y ait autant de monde qui vienne me voir, qui m’encourage. Après le 1er tour, j’ai reçu 212 messages, je ne savais même pas qu’autant de monde avait mon numéro (rires). Je n’avais pas reçu autant de messages depuis la victoire en Coupe Davis alors que c’était un premier tour de qualifs. C’est pour ça que j’ai eu envie de revenir, pour vivre ces émotions. Il me reste un match pour accéder au tableau et y rentrer par la plus belle porte.
Le prochain tour, c’est demain. Evidemment il est plus important que les autres parce qu’il ouvre des portes ?
Oui il est plus important que les autres, mais honnêtement je vais le prendre de la même manière. La priorité c’était de gagner le premier match, puis de gagner le deuxième, maintenant de rentrer sur le terrain avec le même état d’esprit, de bien me préparer. Je trouve que le niveau était meilleur aujourd’hui, j’espère qu’il sera meilleur demain. En tout cas physiquement je me sens mieux. Place au jeu et on verra bien.
Physiquement, vous n’avez plus aucune restriction, vous pouvez taper à pleine puissance ?
Quand on a un problème au coude, à l’épaule, au service il y a toujours beaucoup d’appréhension. Il y a pas mal de douleurs qui revenaient, je n’arrivais pas à enchainer plusieurs mois sans problèmes. J’ai croisé Llubicic qui m’a dit « J’ai vu que tu avais passé 220 lundi à 22h, je crois que c’est bon, ça va, ça revient » (rires). Maintenant il faut retrouver le rythme. Pendant toute la dernière partie du match j’ai beaucoup mieux servi, je trouvais de bonnes premières qui m’ont donné beaucoup de points gratuits. Ca facilite les jeux de service.
Vous avez encore eu droit à la Marseillaise, on a l’impression qu’elle va vous accompagner pendant tout votre parcours. Ca doit vous rappeler quelques souvenirs ?
Oui, c’est la plus belle des chansons, ça me rappelle les plus beaux souvenirs de ma carrière. Donc ça me donne toujours des frissons quand j’entend le public chanter la Marseillaise. J’espère l’écouter à nouveau en équipe de France en représentant mon pays !