Après avoir été soumise à une perquisition à son domicile qui a duré 9h et avoir été placée en garde à vue pendant 48h, la journaliste d’investigation Ariane Lavrilleux a été convoquée ce lundi matin 25 septembre au tribunal de grande instance de Paris, comme l’a rapporté France Info. La journaliste, qui avait révélé des informations concernant la possible implication de l’État français dans une série d’exécutions arbitraires organisées par le régime égyptien, a comparu devant le juge des libertés et de la détention (JLD).
Le JLD donnera son verdict mercredi
Le JLD se prononcera mercredi sur la validité des saisies opérées au domicile d’Ariane Lavrilleux a indiqué Me Virginie Marquet. Le 19 septembre 2023, le domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux, du média d’investigation Disclose, a été perquisitionné par des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). La journaliste a été placée en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour compromission du secret de la défense nationale et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé. Cette opération judiciaire fait suite à une série d’enquêtes publiées par Disclose en novembre 2021, sous le titre “Les mémos de la terreur”.
Ces enquêtes révélaient que l’État égyptien avait détourné une opération de renseignement française, baptisée Sirli, pour bombarder des civils dans le nord du Sinaï, entre 2016 et 2018. Disclose avait obtenu des centaines de documents “confidentiel-défense” qui attesteraient de la complicité de l’État français dans ces crimes de guerre. Les articles détaillaient notamment le rôle des avions de combat Rafale, vendus par la France à l’Égypte, dans ces frappes meurtrières.
Lors d’une conférence de presse jeudi après-midi au siège de RSF à Paris, Ariane Lavrilleux s’était indignée d’un « nouveau cap » franchi contre la liberté d’informer, dénonçant un « détournement des services de la justice » : « Si on ne protège pas les sources, c’est la fin du journalisme. »