Les élections législatives 2022 auront lieu les 12 et 19 juin et détermineront l’orientation politique du pays dans les années à venir. Depuis 2002, et l’avènement du quinquennat ainsi que l’inversion du calendrier électoral, les élections législatives suivent la présidentielle de quelques semaines et sont quelque peu éclipsées par ces dernières.
Ces élections se déroulent à l’échelle locale, par circonscription. Il existe 577 circonscriptions dont 11 à l’étranger. Aujourd’hui, l’Assemblée nationale est élue grâce au scrutin uninominal (élection d’un seul candidat), majoritaire (celui qui obtient le plus de voix est élu) à deux tours. Même si nous pouvons compter sur les instituts de sondage pour donner la couleur et les résultats probables, il est tout de même important de comprendre le mode de fonctionnement des élections législatives françaises.
Ce mode de scrutin permet de remporter l’élection de deux manières différentes : d’abord avec la majorité absolue lorsque le candidat possède plus de 50 % des suffrages, ou bien grâce à la majorité relative qui correspond au nombre de voix le plus important.
Premier et second tour des élections législatives
Lors du premier tour, un candidat peut être élu s’il obtient 50 % des suffrages exprimés représentant au moins 25 % des inscrits. Le taux d’abstention est donc déterminant. Si ces conditions ne sont pas réunies, un second tour est organisé une semaine plus tard. Lors de ce dernier, peuvent participer : les deux candidats arrivés en tête ainsi que les candidats suivants ayant recueilli un nombre de suffrages au moins égal à 12,5 % des inscrits. Il arrive donc parfois que trois ou même quatre candidats soient présents au second tour. Le vainqueur est ensuite déterminé grâce à la règle classique du scrutin majoritaire.
Cependant, ce système a tendance à favoriser un parti au détriment des autres. Par exemple, en 2017, En Marche et le Modem obtiennent à eux seuls 49 % des voix au second tour et 350 sièges, soit 60 % de l’hémicycle. Si l’on regarde les résultats du Rassemblement National, on s’aperçoit que ce parti a rassemblé 8,75 % des voix au second tour, mais n’a obtenu que 8 sièges à l’Assemblée, soit 1,4 % des sièges.
Stratégie des partis politiques pour les législatives
Au niveau national, l’objectif des partis politiques est d’obtenir la majorité absolue, soit 289 députés. Cela permet aux partis de pouvoir appliquer leur programme plus facilement, sans avoir à négocier avec les autres formations politiques. Pour arriver à cela, les partis peuvent s’allier et présenter un programme commun. C’est actuellement le cas de la majorité présidentielle (346 députés) qui regroupe notamment La République En Marche, le Mouvement Démocrate et Agir Ensemble.
De son côté, le scrutin proportionnel attribue quant à lui un nombre d’élus proportionnellement au nombre de voix obtenues. Il est utilisé en cas d’élection de plusieurs élus ou de l’attribution de plusieurs sièges, avec la présentation de listes de candidats. Avant le vote, le quotient électoral est déterminé. Il représente le nombre de voix nécessaire pour obtenir un siège.
Quand le vote est terminé, le nombre de voix de chaque liste est divisé par ce quotient électoral afin de déterminer le nombre de sièges emportés. La proportionnelle permet un résultat plus fidèle en représentant mieux la diversité des votes des citoyens, mais a l’inconvénient de ne pas permettre à une majorité de se démarquer et donc peut contribuer à une instabilité gouvernementale.
Intégrer la proportionnelle à l’Assemblée
Plusieurs personnalités politiques souhaitent intégrer la proportionnelle à l’Assemblée. Parmi eux, Marine Le Pen veut l’appliquer aux deux tiers des députés. Emmanuel Macron se dit quant à lui ouvert à une proportionnelle intégrale. Il s’était d’ailleurs engagé en 2017 à l’introduire, mais n’a jamais fait aboutir cette réforme.
Les députés de la France insoumise ont d’ores et déjà déposé une proposition de loi afin d’instaurer la proportionnelle intégrale aux élections législatives. Aujourd’hui et à un peu plus d’un mois des législatives, le sujet reste au cœur des débats. Si sa concrétisation est jusqu’ici laborieuse, ce sont justement les prochains résultats de ces élections qui pourront faire pencher la balance en faveur ou non de ce projet. Vous avez désormais tout ce qu’il faut pour aborder les législatives 2022.