Le juge des libertés a décidé le mercredi 27 septembre que les documents saisis par la police lors de la perquisition au domicile de la journaliste Ariane Lavrilleux pourraient être inclus dans le dossier de la procédure judiciaire. Ces documents avaient été saisis la semaine précédente lors de la garde à vue prolongée de la journaliste, qui fait l’objet d’une enquête concernant des violations présumées du secret-défense, alléguées à l’encontre du média Disclose.
7 pièces sur 10 versées
« J’ai appris ce soir que le juge a décidé de verser la quasi-totalité des pièces qui ont été saisies à mon appartement », a déclaré Ariane Lavrilleux dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « Des notes manuscrites, des mails… C’est une décision absolument scandaleuse, très inquiétante […] pour les journalistes et vous tous qui nous informez au quotidien sur des affaires sensibles qui touchent à la responsabilité de l’État », a-t-elle insisté. Le média Disclose précise que « sept pièces sur dix » vont être versées au dossier d’enquête.
La garde à vue d’Ariane Lavrilleux a eu lieu dans le contexte d’une enquête judiciaire en cours depuis juillet 2022, initiée par le parquet de Paris. Cette enquête porte sur des accusations de compromission du secret de la défense nationale et de révélation d’informations pouvant révéler l’identité d’agents de renseignement, comme le rappelle l’AFP.
La défense d’Ariane Lavrilleux a contesté les perquisitions menées à son domicile à Marseille, invoquant le principe de la liberté de la presse et la nécessité de protéger le secret des sources journalistiques. Un ancien militaire, que la justice semble considérer comme l’une des sources des articles publiés par Disclose, a été inculpé le 21 septembre pour détournement et divulgation du secret de la défense nationale, en tant que gardien de ce secret. Initialement soumis à un contrôle judiciaire, il a finalement été placé en détention lundi. « Ce que les autorités cherchent, c’est uniquement nos sources », a fustigé Ariane Lavrilleux. « C’est inadmissible en démocratie », a-t-elle ajouté, appelant toute personne à « interpeller nos représentants politiques ».