Le PDG du groupe Leclerc, Michel Édouard-Leclerc, a exprimé, sur Franceinfo, sa volonté d’aller en justice pour contester la loi Descrozaille, qui vise à limiter les promotions sur les produits d’hygiène et d’entretien. Le texte, porté par le député Renaissance Frédéric Descrozaille, a été adopté en mars et entrera en vigueur en mars 2024. Il vise à encadrer les promotions sur tous les produits non-alimentaires.
Une action en justice de Michel Édouard-Leclerc
Michel Édouard-Leclerc a déclaré que s’il n’est pas en mesure de négocier des prix plus bas ou d’offrir des promotions en vertu de cette loi, il est prêt à intenter une action en justice. Il a exprimé sa préoccupation quant à l’impact de cette loi sur les produits d’hygiène, affirmant que les consommateurs négligent déjà ces produits en raison de l’inflation.
La loi Descrozaille a suscité des débats passionnés, avec des critiques venant principalement de la grande distribution. Le texte vise à limiter les promotions sur les produits non alimentaires à 34%. Il a été conçu pour aider les industriels dans leurs négociations avec les distributeurs, mais les distributeurs critiquent la loi et estiment qu’elle privera les consommateurs d’offres avantageuses.
La loi a été conçue pour renforcer l’équilibre entre les fournisseurs et les distributeurs. À partir de mars 2024, les promotions sur les produits non alimentaires seront plafonnées à 34%. Cette mesure a été initialement présentée comme un moyen de protéger les industriels dans leurs négociations avec la grande distribution. Cependant, elle a suscité des inquiétudes quant à ses répercussions sur les consommateurs.
Des promotions moins importantes, mais des prix moins hauts ?
Les consommateurs, confrontés à une inflation persistante, dépendent des promotions pour alléger leurs dépenses. La loi Descrozaille risque de réduire ces rabais, ce qui préoccupe de nombreux ménages.
Les distributeurs craignent également que la loi ne favorise que les grands fabricants internationaux et entraîne une augmentation des marges de ces entreprises, tandis que les consommateurs sont privés de réductions importantes sur les produits d’hygiène et d’entretien. Certains dirigeants de supermarchés ont proposé un moratoire d’un an sur l’application de la loi, une proposition qui a suscité des débats.
Le député Descrozaille a qualifié cette proposition de « manœuvre de communication » et a rappelé que la loi n’est pas encore entrée en vigueur. Il a également souligné que le seuil de revente pour les produits non alimentaires est actuellement de 18,9%, tandis que la loi permet de l’augmenter à 25%. Cette mesure a pour objectif de garantir que les promotions profitent réellement aux petites et moyennes entreprises en amont de la chaîne.
La controverse entourant la loi Descrozaille continue de diviser les différents acteurs de l’industrie, et il est probable que le débat se poursuivra jusqu’à l’entrée en vigueur de la loi en 2024.