Le projet de loi sur l’immigration en France suscite une vive polémique, notamment en ce qui concerne l’article 3 relatif à la régularisation de travailleurs sans-papiers exerçant des emplois en tension. Les députés Les Républicains (LR) s’opposent fermement à cet article, ce qui a conduit à un affrontement politique entre Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et les membres de LR.
Olivier Marleix saisi la CNIL contre Darmanin
Le chef des députés LR, Olivier Marleix, a pris une mesure radicale en accusant Gérald Darmanin de collecter des données personnelles sur les élus de droite qui ont formulé des demandes de régularisation pour les travailleurs sans-papiers dans leurs circonscriptions. Marleix a déclaré qu’il allait saisir la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour enquêter sur cette allégation.
Le ministre de l’Intérieur avait précédemment appelé les élus LR à faire preuve de cohérence, soulignant que certains parlementaires de droite avaient fait des demandes de régularisation dans leurs régions. Cependant, Olivier Marleix a défendu ces actions en affirmant que les élus agissaient conformément à la loi actuelle et n’avaient pas besoin de l’article 3 du projet de loi pour ce faire.
Marleix a exprimé son inquiétude quant à la possibilité que Gérald Darmanin demande aux préfets de collecter des informations personnelles sur les élus, s’interrogeant sur une éventuelle utilisation de méthodes similaires à celles employées dans le passé. Il a déclaré : « Gérald Darmanin a des manières que je ne qualifierai pas, s’il demande aux préfets de lui remonter des informations. (…) Je vous confirme que nous saisirons la Cnil. Si ces faits sont avérés, c’est un délit. »
Une accusation déjà faite auparavant
Cette accusation n’est pas nouvelle, car en avril dernier, Aurélien Pradié, un autre membre de LR, avait déjà affirmé que le cabinet du ministre de l’Intérieur tenait une « liste » sur le sujet. La tension entre le gouvernement et les membres de LR semble s’intensifier à mesure que le projet de loi sur l’immigration progresse.
Au-delà de l’article 3, Olivier Marleix a également exprimé son opposition à plusieurs autres mesures du projet de loi, qu’il qualifie de « mesures extravagantes » et d’inclinaison à gauche. Il a mis en garde contre la difficulté de trouver un accord sur un texte qu’il estime très controversé. Le projet de loi doit être examiné en première lecture par le Sénat le 6 novembre, puis à l’Assemblée nationale en décembre, et il est clair que le débat politique autour de cette question sera intense dans les semaines à venir.