Michel Sardou : un retour sur scène entre renouveau et nostalgie

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Après une pause de quatre ans et demi, Michel Sardou, l’icône de la chanson française, fait un retour sur scène avec sa tournée « Je me souviens d’un adieu », débutée en octobre 2023. De passage à Montreal et Quebec pour deux concerts après 10 ans d’absence, Michel Sardou, en forme, a livré un concert sans fausse note.

L’annonce du retour sur scène de Michel Sardou a été reçue avec beaucoup d’enthousiasme par ses fans, quatre ans et demi après son ultime concert. À l’âge de 76 ans, l’artiste emblématique a lancé une nouvelle tournée à partir d’octobre 2023, avec une trentaine de dates annoncées​. La tournée porte le nom évocateur « Je me souviens d’un adieu », reflétant les adieux précédents de l’artiste à la scène en 2018​.

Le coup d’envoi a été donné avec une performance des « Lacs du Connemara », un de ses tubes de 1981, probablement en réponse à la polémique de l’été autour de cette chanson lancée par Juliette Armanet. La tournée comprend soixante-trois dates, la première ayant eu lieu au Zénith de Rouen. Sardou a exprimé sa joie de retrouver son public, mentionnant également l’influence de son épouse Anne-Marie Périer dans sa décision de revenir à la chanson. Il avait précédemment annoncé en 2017 son intention de se retirer de la scène musicale pour se consacrer au théâtre, mais le succès de la comédie musicale « Je vais t’aimer », produite par Roberto Ciurleo et mise en scène par Serge Denoncourt, inspirée de ses chansons, semble l’avoir motivé à reprendre la route​​.

Les chansons interprétées lors de cette tournée incluent des succès tels que « Une fille aux yeux clairs », « Marie-Jeanne », « Le Bac G », « La Rivière de notre enfance », « Vladimir Ilitch » et « Je vole », parmi d’autres, totalisant 22 morceaux avec un medley de 15 minutes largement salué par le public. Un moment fort a été un hommage à Johnny Hallyday avec « Quelque chose de Tennessee »​.

Un succès populaire intergénérationnel

La réception du public a été très positive, avec plus de 100 000 billets vendus en quelques heures seulement, témoignant de l’anticipation et de l’enthousiasme des fans pour le retour de Sardou sur scène​.

La nouvelle tournée de Michel Sardou ne séduit pas uniquement les admirateurs de la première heure, mais attire également un public plus jeune, curieux de découvrir sur scène cette icône de la chanson française. Ce regain d’intérêt pour l’artiste se reflète dans les nombreuses reprises de ses titres par des jeunes talents, comme en témoigne l’album « Sardou et nous » où des enfants reprennent ses plus grands succès. Sur les réseaux sociaux bruissent de commentaires élogieux de la part de jeunes fans, ravis de découvrir ou redécouvrir le répertoire de Sardou en live. L’artiste, avec sa plume aiguisée et ses mélodies intemporelles, réussit le tour de force de transcender les générations et de rassembler autour de son œuvre un public éclectique, prouvant, une fois de plus, la portée universelle de sa musique.

Sardou jamais très éloigné de la politique

Michel Sardou n’a jamais hésité à aborder des sujets politiques et sociaux dans ses chansons, souvent au centre de polémiques. Des titres comme « Je suis pour » ou « Le France » ont défrayé la chronique, le premier pour son approche du débat sur la peine de mort, malgré les explications du chanteur qui assure parler de la loi du talion. La chanson, Le France, critique quant à elle l’abandon de la france de son paquebot Le France, illustrant ainsi la perte de puissance de la France.

Certaines de ses chansons ont même été censurées, comme c’était le cas pour « Les Ricains », en pleine Guerre Froide. Toujours en pleine guerre froide, Sardou a également été la cible d’une tentative d’attentat en 1975, lors d’un concert à Marseille, en raison de ses positions politiques.

Dans sa nouvelle tournée, l’artiste continue d’exprimer son opinion : avant d’interpréter Je vais t’aimer, le chanteur fait une tacle humoristique à Sandrine Rousseau, députée éco-féministe. « la chanson qui arrive risque de déstructurer Sandrine Rousseau ».

Timothé Boudet
Timothé Boudet
Correspondant français à Montréal

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