La comédie musicale « Notre Dame de Paris« , autrefois symbole d’innovation artistique, marque son 25e anniversaire avec une série de représentations au Palais des Congrès de Paris. Malheureusement, cette production 2023 peine à raviver l’éclat de ses jours de gloire.
Le spectacle « Notre Dame de Paris », célèbre pour son adaptation passionnée de l’œuvre de Victor Hugo et sa musique envoûtante, semble s’être égaré dans les méandres du temps. Reconnu pour avoir révolutionné le genre de la comédie musicale en France et avoir conquis le monde, le show actuel trahit une certaine lassitude. Avec un casting renouvelé incluant Angelo del Vecchio dans le rôle de Quasimodo et Hiba Tawaji en Esmeralda, le spectacle peine à recapturer l’essence vibrante de ses débuts.
C’est devant une salle à moitié vide que le spectacle commence, les tableaux s’enchainent, les chansons aussi, et le temps se fait long dans la mythique salle parisienne. Le public, d’un autre age semble s’être endormi et les applaudissements se font de plus en plus faibles à mesure que le spectacle déroule son fil.
La mise en scène, jadis réputée pour son dynamisme et son originalité, semble désormais figée dans une époque révolue. Les décors et les costumes, autrefois symboles d’un Paris médiéval fantastique, apparaissent aujourd’hui fanés et manquent cruellement de modernisation. Ce manque d’évolution crée une atmosphère poussiéreuse, qui peine à émerveiller un public habitué à des productions plus contemporaines et visuellement stimulantes.
La performance des artistes, bien qu’exécutée avec professionnalisme, manque de l’énergie et de la fraîcheur nécessaires pour rehausser le spectacle. Les voix puissantes et captivantes de Garou, Fiori, Lavoie, et Hélène Ségara semble être un souvenir lointain. Le nouveau casting pourtant porté par de beaux noms comme Damien Sargue ou encore Daniel Lavoie nous plonge dans un sommeil profond. Des titres iconiques tels que « Le temps des cathédrales » et « Belle », qui avaient marqué les esprits à la fin des années 90, résonnent aujourd’hui avec moins de force, éclipsés par une exécution qui manque de passion. Quand elles ne sont pas chantées à contretemps, les chansons sont d’un ennuie mortel. Une nouvelle orchestration ou un nouveau mixage aurait été apprécié.
Un aspect particulièrement décevant de la nouvelle production de « Notre Dame de Paris » au Palais des Congrès est sa mise en scène, qui semble figée dans le temps. Depuis sa création initiale en 1998, la mise en scène n’a apparemment subi aucune modification significative. Les techniques scéniques, autrefois innovantes, apparaissent aujourd’hui désuètes face aux avancées technologiques et artistiques.
Bien que « Notre Dame de Paris » reste un pilier de la comédie musicale française et un spectacle emblématique, sa récente production au Palais des Congrès ne parvient pas à recréer la magie et l’excitation de ses premières représentations. Ce retour tant attendu s’avère être un chemin de croix vers un passé artistique révolu.
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