[Billet de blog] Être d’extrême droite ne signifie pas que vous êtes fasciste ou nazi. Marine Le Pen a souvent eu ces mots rattachés à son nom, puisque les fondateurs de son parti, le Rassemblement National (anciennement Front National), l’ont été, ou ont été très proches des groupuscules les plus sombres de notre histoire. Les origines et les fondateurs comme Jean Marie Le Pen ont tenu des propos racistes, antisémites, et ont été condamnés pour des actions violentes et non républicaines. Mais aujourd’hui, avec la dédiabolisation de son parti, qui peut dire que Marine Le Pen est considérée comme ceux qui ont fait l’origine de son parti.
Dans le programme de Marine Le Pen, quels sont les points d’extrême droite ? Premièrement, l’idée qu’il existe deux groupes, les Français – qu’il faudrait protéger du second – et les étrangers – qui ne devraient pas avoir les mêmes droits selon le parti. Cette idée va se refléter dans la « priorité nationale », pour accentuer les différences, et retirer des droits aux étrangers. Dans son programme, elle voulait notamment « la priorité nationale d’accès au logement social et à l’emploi ». Elle soutient une réservation des « aides sociales aux Français » et l’obligation d’accomplissement de « cinq années de travail » dans le pays pour permettre « l’accès aux prestations de solidarité » aux personnes de nationalité étrangère. D’ailleurs, l’éventuelle instauration d’une « priorité nationale » ne respecte pas l’article 1er de la Constitution : « La France […] assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. »
Deuxièmement, la volonté de contourner les contre-pouvoirs pour changer la nature politique qui serait plus autoritaire. Elle voulait notamment changer la Constitution grâce à un référendum. Elle trouvait indispensable de la modifier pour y intégrer des dispositions portant sur le statut des étrangers et la nationalité, et pour faire prévaloir le droit national sur le droit international. La candidate du RN projetait d’organiser un référendum en se fondant sur l’article 11 du texte. Cet article ne permet pas le recours au référendum pour une révision constitutionnelle. L’objectif était d’éviter le contrôle du Conseil constitutionnel, qui ne peut examiner une loi adoptée par référendum. Autre exemple, en 2017, le Canard Enchaîné avait dévoilé que Gilles Lebreton, eurodéputé FN et membre du conseil stratégique de Marine Le Pen, avait retenu l’idée avec les différents stratèges lepénistes de contourner le suffrage universel. Il voulait changer la loi électorale par un référendum organisé dès l’été suivant les législatives si la nouvelle Assemblée était hostile à ces élections. Marine Le Pen dissoudrait ensuite l’Assemblée nationale, pour mettre en place les proportionnelles, bien plus à son avantage. Mais ce n’est pas la proportionnelle qui donne la voix à tous, il fallait lire les petits astérisques de son programme, avec la réduction du nombre de députés à 300 et une prime majoritaire de 30 % des sièges pour la liste arrivée en tête ainsi qu’un seuil de 5 % des suffrages pour obtenir des élus.