Sénatoriales 2023 : La droite stable, la gauche divisée

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Peu de surprise pour les élections sénatoriales 2023. Le parti Les Républicains (LR) est parvenu, dimanche 24 septembre, à maintenir sa mainmise sur le Sénat, où il conserve la majorité absolue avec ses partenaires de l’Union centriste. Un sursaut de vitalité pour un parti LR en perdition après des échecs électoraux à la présidentielle et aux législatives.

« Un beau succès » pour LR

Le Sénat « continuera à être ce contre-pouvoir indispensable à la démocratie », a estimé Gérard Larcher, le président de l’institution, qui a été réélu dans les Yvelines. « Dans un contexte politique marqué par l’absence de majorité au sein de l’Assemblée nationale, plus que jamais le Sénat incarne ce pôle de stabilité, ce point d’équilibre de la République face à la crise profonde que traverse notre pays », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Avant de rejoindre un groupe politique, chaque sénateur incarne une position politique qui varie de la gauche à l’extrême droite. En considérant ces nuances politiques telles qu’elles sont définies par le ministère de l’Intérieur, les élections de dimanche ont été dominées par la droite, qui a remporté 77 des 170 sièges en jeu. Cela la place en tête devant la gauche et le camp présidentiel. Par conséquent, au sein de l’enceinte parlementaire, la droite maintiendra sa majorité avec environ 200 sièges sur un total de 348.

« C’est un beau succès pour nous. La majorité du président Gérard Larcher est confortée et je l’en félicite », s’est réjoui le patron de LR, Eric Ciotti, depuis la salle des conférences du Palais du Luxembourg où était affiché l’ensemble des résultats. « Ces résultats sont la reconnaissance de notre travail sur une ligne d’opposition d’intérêt général », s’est aussi enthousiasmé le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.

Absent de l’hémicycle depuis le départ de Stéphane Ravier pour Reconquête, le Rassemblement national avait des ambitions modérées pour ces sénatoriales. Joshua Hochart a été élu dans le Nord, quant à Christopher Szczurek, il sera sénateur dans le Pas-de-Calais et Aymeric Durox en Seine-et-Marne. Pas de quoi, cependant, constituer un groupe politique autonome, le seuil étant fixé à 10 sénateurs.

Zéro pointé pour LFI

Le parti socialiste demeure le deuxième groupe du Sénat. Le patron des sénateurs socialistes, Patrick Kanner, avait signé un accord avec les communistes et les écologistes afin de consolider les forces de gauche. Le groupe PS se stabilise à 64 sièges, les communistes en gagnent deux (17 sièges contre 15 auparavant), les écologistes trois (15 contre 12). Parmi les arrivées notables, l’ancien candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, ou le communiste Ian Brossat.

Cette alliance entre socialistes, écologistes et communistes, n’avait pas plu à la France insoumise, écartée faute de disposer d’un maillage local suffisant pour garnir les rangs du Sénat. Les Insoumis, qui avaient présenté des candidats dans tous les départements, n’obtiennent aucun siège. Même l’un de ses plus populaires poulains, Ugo Bernalicis a échoué contre l’ancien ministre Patrick Kanner, chef du groupe socialiste au Sénat.

Un camp présidentiel défaitiste

Déjà peu nombreux au Sénat avec 24 élus, le groupe présidé par François Patriat, proche du président de la République, ne va pas se renforcer en ayant perdu deux sièges. Une défaite qui marque, une nouvelle fois, le manque d’implantation locale du camp présidentiel, qui paye ici les défaites aux précédentes élections locales. « Si l’arithmétique électorale, après des élections locales aux résultats décevants, ne nous était pas favorables, nous nous félicitons que la majorité présidentielle ait pu conserver son socle et convaincre au-delà des grands électeurs qui lui étaient acquis », a réagi Renaissance dans un communiqué.

L’une des plus grand défaite de ce dimanche, la secrétaire d’Etat à la citoyenneté : Sonia Backès. Seule ministre en lice aux élections sénatoriales a été battue en Nouvelle-Calédonie par l’indépendantiste Robert Xowie. Le résultat a été jugé « d’extrême bon augure » par le leader LFI Jean-Luc Mélenchon sur X, se refusant à y voir seulement un « phénomène local ».

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