Soupçons de trafic d’êtres humains à l’aéroport de Paris-Vatry

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Une situation inédite se déroule à l’aéroport de Paris-Vatry, où un avion avec 303 passagers indiens est immobilisé sous suspicion de trafic d’êtres humains. Les passagers, confinés, attendent des clarifications alors que les autorités intensifient leur enquête.

Le jeudi 21 décembre, un Airbus A340 de Legend Airlines, transportant 303 passagers indiens, a été retenu à l’aéroport de Paris-Vatry suite à un signalement anonyme de trafic d’êtres humains. Cette situation inédite mobilise la Protection civile et des bénévoles pour assister les passagers. Patrick Jaloux, président de la Protection civile dans la Marne, témoigne de l’urgence : « Nos bénévoles sont mobilisés pour de l’accompagnement des personnes, pour faire dormir les gens, leur donner à manger. On a apporté des plateaux repas, de l’eau, du café, du thé. »

L’avion, immatriculé YR-LRE, a été observé effectuant plusieurs liaisons entre Fujairah, Managua et Vatry, ce qui a éveillé des soupçons quant à ses activités. Selon le site Flight Radar, ces mouvements aériens réguliers ont précédé l’incident actuel. La compagnie aérienne, par l’intermédiaire de son avocate Liliana Bakayoko, affirme n’avoir commis aucune infraction, se déclarant prête à collaborer avec les autorités. « La compagnie estime qu’elle n’a rien à se reprocher et se tient à disposition des autorités françaises », déclare Bakayoko.

Une enquête ouverte pour « trafic d’êtres humains »

Les autorités françaises ont lancé une enquête approfondie. Deux personnes ont été placées en garde à vue, révélant l’ampleur potentielle du réseau derrière ce présumé trafic. L’investigation, conduite par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a pour objectif de « confirmer ou infirmer » les allégations de traite d’êtres humains.

Le parquet a indiqué que la Direction nationale de la police aux frontières, y compris l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), la gendarmerie des transports aériens et la brigade de recherche de Vitry-le-François ont été conjointement saisies de l’affaire. Il est important de noter que le trafic d’êtres humains est considéré comme un « crime passible de 20 ans de réclusion criminelle et d’une amende de trois millions d’euros », comme le souligne le parquet.

Selon la législation française, si un étranger arrive en France par voie aérienne et se voit refuser l’embarquement pour sa destination finale, il peut être retenu en zone d’attente pour une durée initiale de quatre jours par la police aux frontières. Cette période de rétention peut être prolongée de huit jours par un juge des détentions et de la liberté (JLD), et exceptionnellement de huit jours supplémentaires. En totalité, en tenant compte des éventuels recours, la durée de maintien en zone d’attente peut s’étendre jusqu’à 26 jours.

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Timothé Boudet
Timothé Boudet
Correspondant français à Montréal

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