Alors que des milliers de Français font quotidiennement la queue pour faire le plein, donnant parfois lieu à des scènes de violence, le salon de l’auto vient d’ouvrir ses portes. Un salon en pleine crise du carburant sous le signe de l’électrique.
Fini la voiture qui fait du bruit et qui pollue. Emmanuel Macron en visite au mondial de l’auto défend l’électrique face au duo de youtubers Vilebrequin : « dans les voitures électriques vous avez également des sensations ». Le ton est donné : le président veut voir France à l’avant-garde de la voiture électrique.
Accueilli sur le stand Renault par Luca de Meo, directeur général de Renault et par Jean-Dominique Senard, président du groupe Renault, Emmanuel Macron à le sourire aux lèvres. Et pour cause, il vient avec de bonnes nouvelles. Après plus de 30 ans de délocalisations, le marché de l’automobile reprend du souffle en France. 3eme constructeur européen, Emmanuel Macron a réitéré sa volonté de 2 millions de voitures électriques construites en France à l’horizon 2030. Une volonté jugée ambitieuse par nombre de professionnels du secteur craignant de ne pouvoir suivre cet engagement.
Un salon franco chinois.
Le grand absent du mondial de l’auto, édition postcovid est l’Allemagne. En effet, aucun constructeur allemand n’a fait le déplacement à Porte de Versailles. Du côté des organisateurs, on a également baissé la voilure avec un salon plus petit. Si les constructeurs français n’ont pas lésiné sur les moyens, avec de grands stands, seul Renault présente une nouvelle voiture. Présentée au chef d’État, la Renault 4 véritable descendante de la 4L rejoindra prochainement la gamme des véhicules 0 émission de la marque française. Du côté de Stellantis, Peugeot, Jeep et DS exposent quelques nouveaux modèles, dont la première Jeep électrique, tandis que Citroën a montré son concept « durable » Oli en amont du salon.
Si les Allemands ont brillé par leur absence, ce n’est pas le cas des constructeurs asiatiques. À l’instar de VinFast, installé en face de Renault, Ora ou BYD sont les grandes stars asiatiques du salon. Des stands bien précautionneusement évités par Emmanuel Macron. Une présence qui marque les défis à venir pour la France : gagner et conserver une place prépondérante face à une Chine toujours plus forte.
Vers la fin de la dépendance française à la Chine ?
Tout au long de sa visite, le président a pris le soin de bien répéter à qui veut l’entendre : la France rapatrie ses chaînes de production. Chez Stellantis, Emmanuel Macron a eu le plaisir d’entendre le directeur général, Carlos Tavares, annoncer que le groupe allait produire douze modèles électriques en France à l’horizon 2025. « Nous avons déjà six véhicules électriques en fabrication sur les sites français, nous allons passer de six à douze ». Aujourd’hui, Stellantis fabrique déjà la DS3 et l’Opel Mokka-e à Poissy, quatre modèles d’utilitaires à Hordain : la Citroën e-Jumpy, l’Opel-Vauxhall Vivaro-e, la Peugeot e-Expert et la Fiat e-Scudo. Six nouveaux véhicules arriveront donc dans les usines françaises du groupe : la Peugeot e-308 berline, l’e-308 break et l’e-408 qui seront produits à Mulhouse, les Peugeot e-3008 et e-5008 à Sochaux et un futur SUV électrique de Citroën à Rennes.
Pour le président, il s’agit d’une question d’indépendance et de souveraineté économique de la France. Quand on demande au président ce qu’il en est des composants électroniques alors que le monde fait face à des difficultés d’approvisionnement depuis la fin du covid il nous répond : « il y a 5 ans quand j’ai annoncé qu’on allait fabriquer en France les véhicules électriques on m’opposait les batteries fabriquées en Chine. Nous avons aujourd’hui 3 gigafactories (usines de batteries) en France. Maintenant il faut réussir à construire ces composants en France. » et de continuer « certaines ressources existent en France, il faut alors les exploiter, et sécuriser les étrangères, il en va de notre souveraineté. ».